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Un porte-avions de 10 mètres de long sur un lac c’est plutôt inattendu. Cette maquette permet à la Marine Nationale de tester son futur fleuron sur l’eau, en l’occurrence sur le lac du Castillon, dans le parc naturel régional du Verdon.

Premier constat : il flotte
Premier constat : il flotte © DGA

Ce petit bateau en pleine conception deviendra grand, très grand. D’une masse d’environ 75 000 tonnes, il mesurera de l’ordre de 300 mètres de long et 80 mètres de large.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé qu’il serait à propulsion nucléaire. Ce porte-avions nouvelle génération (PANG) sera plus grand que son aîné, l'actuel Charles de Gaulle, qui sera alors retiré du service en 2038.

Avec une vitesse de 27 nœuds, soit 50 km/h, il pourra embarquer des catapultes électromagnétiques et une trentaine d’avions de combat de nouvelle génération. Son équipage sera constitué d’environ 2.000 marins. 

En attendant, il existe sous forme de maquette car un prototype de porte-avions n'existe pas. Cette maquette mesure 10 mètres et passe par des simulations numériques.

10 ans de construction pour 30 ans de navigation

Avant cette navigation alpine, le navire grandit peu à peu à Saint-Nazaire et effectue des essais dans une piscine géante de 600 mètres. Placé dans différentes conditions de mer, on teste sa propulsion, sa stabilité, sa résistante.

Mais il est tracté dans ce bassin. Alors qu’au lac de Castillon, il est auto-propulsé. On peut ainsi étudier sa trajectoire, son comportement, la géométrie de sa coque, ses arrêts d'urgence.  

Le lac du Castillon a été choisi car il est très lisse, abrité du vent. Mais la météo n’est pas très clémente pour la maquette à l’échelle 1/30ème. Deux semaines de présence ont été prévues pour deux jours de travail réel.

Les matériaux ne sont pas ceux qui seront utilisés sur le futur porte-avions. Des maquettes d'avion ne sont pas non plus utilisées pour atterrir ou décoller sur son pont. 

Rien n'est confidentiel ici, sauf ses hélices. Reconnaître la signature accoustique d'un navire est une spécialité chez ses marins qu'on appelle "les oreilles." Les hélices du futur fleuron de la Marine française sont donc masquées, pour que personne ne le reconnaisse.  

Un géant agile

Un porte-avions doit pouvoir facilement manoeuvrer pour faire décoller ses avions face au vent et naviguer à grande vitesse.

C’est le point particulièrement sensible chez ce très gros navire. Pendant cette manœuvre, il ne doit pas trop rouler ou giter, c’est-à-dire pencher, sinon, les avions risquent de tomber en mer ! Un système de stabilisation permet de réduire les mouvements non désirés du porte-avoins.

En langage d’ingénieur de la DGA, on dit qu’un porte-avion doit être "agile". Un terme qu’on n’aurait peut-être pas imaginé en voyant naviguer le Charles-de-Gaulle.

Le "petit", à sec
Le "petit", à sec © DGA

Ils étaient 28 dans le monde en 2020, on estime qu'ils seront 36 en 2040. La meilleure technologie est visée, le PANG doit s’adapter aux futurs avions. Il ne transportera plus de Rafale mais des F15.

Le développement et la construction du porte-avions mobiliseront 2.100 emplois. 400 personnes seront en charge de la coque à Saint-Nazaire, 1.400 personnes travailleront pour Naval Group et ses partenaires, et 300 personnes seront engagées sur la partie nucléaire. Ces emplois se répartiront principalement entre les régions Pays de la Loire, Bretagne et dans le sud de la France.

Son port d’attache est déjà connu, ce sera Toulon. Mais pour son nom, il faudra patienter. Il sera révélé en 2036, lorsque ce porte-avions nouvelle génération prendra son service.

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Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/var/cette-maquette-sur-le-lac-du-castillon-est-le-futur-porte-avions-francais-fleuron-de-la-marine-nationale-2042995.html
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