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L’annonce du suicide de deux étudiants en BTS a enflammé la toile ce week-end. Ce tweet de l’UNEF, supprimé ce lundi, a été démenti par le rectorat mais le malaise au sein de cette communauté étudiante est bien réel. Leurs examens ont débuté en présentiel.

Illustration. Etudiants lors des épreuves en présentiel du BTS le 10 mai 2021.
Illustration. Etudiants lors des épreuves en présentiel du BTS le 10 mai 2021. © Rémy PERRIN / MaxPPP

"Il y a une semaine Leylia, 19 ans et Kevin, 21 ans, 2 étudiant.e.s en BTS à Marseille se sont suicidé.e.s. Nous apportons tout notre soutien aux familles et aux proches. Leur décès, concomitant au refus de #BTSCONTROLECONTINU, serait lié à la peur de l’échec et au stress"

Voici le tweet cinglant lancé par l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) le 8 mai 2021. Un tweet retiré ce lundi. Contacté en fin d'après-midi mardi, le syndicat étudiant n'a pas encore apporté d'explications à cette erreur de tweet. 

Copie du tweet de l'UNEF évoquant le suicide de deux étudiant.e.s en BTS à Marseille, avant sa suppression ce lundi.
Copie du tweet de l'UNEF évoquant le suicide de deux étudiant.e.s en BTS à Marseille, avant sa suppression ce lundi. © FTV

Cette annonce a été prise très au sérieux par le rectorat. Bernard Beignier, recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte d’azur, s’est fendu d’un communiqué pour condamner cette fausse information.

"Après vérification auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, ni les services de police et de gendarmerie, ni ceux du rectorat n’ont reçu de signalement en ce sens sur l’ensemble du département. (...) À ce stade les propos de l’UNEF diffusés sur les réseaux sociaux apparaissent comme une rumeur non corroborée par des faits".

Une rumeur non corroborée par des faits

Si le suicide de ces deux étudiants n’est pas avéré, un malaise s’est bien installé chez bon nombre d’élèves de BTS qui se sentent lésés par les dernières décisions ministérielles.

Alors que les lycéens ont obtenu plusieurs aménagements, avec notamment une grande part de contrôle continu dans leur note finale, ce n’est pas le cas des BTS. Leurs épreuves écrites viennent d’ailleurs de débuter lundi 10 mai sans aucun aménagement.

Installée à Hyères, Claire Durrande, étudiante en BTS diététique, fait partie du collectif "BTS en détresse".

"Ce qui est hallucinant, c’est que tout est encore fermé, que l’on n’a pas le droit de se regrouper à plus de six personnes et à côté de ça, il y a des jeunes qui se retrouvent à passer leurs examens dans des centres qui accueillent, pour certains, plus de 1.000 candidats".

180.000 étudiants de BTS ont donc rejoint des centres d’examens ce lundi malgré leur volonté d’être noté via un contrôle continu.

Cela a donné lieu à des scènes surréalistes où des centaines d’étudiants attendent avant de pouvoir entrer dans leur salle d’examen.

Depuis lundi 10 mai, des centaines d'étudiants en BTS se retrouvent tous les matins devant leurs centres d'examen.
Depuis lundi 10 mai, des centaines d'étudiants en BTS se retrouvent tous les matins devant leurs centres d'examen. © #btsendetresse

De son côté, Nicolas Bauer, étudiant en BTS EEC (Etudes et Economie de la Construction), est surtout désabusé par ses deux années d’études à distance.

"La première année a été un mix de confinement et de cours à distance. Et là, depuis décembre, on m’oblige à rester chez moi. Je n’ai jamais eu de cours en visio-conférence depuis ce moment-là si ce n’est une semaine avant et une semaine après les dernières vacances", témoigne-t-il.

"Le reste du temps, les profs m’envoyaient les cours mais sans explications. Comment voulez-vous vous préparer convenablement à des examens en travaillant de la sorte ?"

Certains étudiants auront peut-être une deuxième chance. Une session de rattrapage est prévue en juillet prochain pour les étudiants en BTS actuellement positifs au covid.

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Source de l'article : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/vrai-faux-non-deux-etudiants-en-bts-a-marseille-ne-se-sont-pas-suicides-comme-l-affirmait-l-unef-2086843.html
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